Optique : guide pratique
Les cibles de calage Prêt À Tourner
Les cibles utilisées par Prêt À Tourner pour ses mires ont une histoire et une explication mathématique très précise. Il faut remonter au milieu du XIXè siècle pour voir leur première apparition grâce aux travaux de Léon Foucault. Aujourd’hui, P.A.T. reprend ce codage de périodes de traits et le démocratise pour vous offrir les meilleurs outils techniques pour le calage de vos optiques et capteurs avec un maximum de simplicité.
Léon Foucault (1819-1868), éminent physicien et astronome français (à qui l’on doit entre autres l’invention du gyroscope, la détermination de la vitesse de la lumière, ou encore la démonstration de la rotation de la Terre par la célèbre expérience dite du Pendule de Foucault) tourna ses premières recherches vers la photographie, puis plus tard vers des questions les plus élevées de la théorie de la lumière. À dessein d’améliorer la précision de ses instruments astronomiques, il utilisa ce qu’il appelait des « mires d’épreuve », outils dont il a toujours fait un usage singulier, sans penser à les faire référencer de quelle que manière que ce fut. Supposant probablement que cela n’intéresserait personne. Il y est tout de même fait allusion dans le Recueil des travaux scientifiques de Léon Foucault, ouvrage posthume datant de 1878, notamment dans le chapitre « Mémoire sur la construction des télescopes en verre argenté ».
Texte issu des recherches effectuées par Aurélien Dubois, chef opérateur.
Léon Foucault (1819-1868)
Guillaume Bigourdan (1851-1932)
Il est à noter l’amendement de cet outil par Guillaume Bigourdan (1851-1932) autre brillant astronome français, par la représentation de ces mêmes motifs, inclinés de 45° ce qui permet de mettre en évidence un éventuel problème d’astigmatisme. Le scientifique a considérablement répandu l’utilisation des mires ainsi représentées.
De prime abord, la mire de Léon Foucault d’après Guillaume Bigourdan n’est pas une mire dédiée au cinéma ou aux essais caméra. Elle permet de caractériser l’acuité visuelle du seul appareil optique propre à chaque utilisateur : l’œil humain. Et ce, d’un objet vu à 10 mètres.
La première explication des mires par G. Bigourdan était la suivante :
« Les numéros expriment, en vingtièmes de millimètres, la distance des axes de deux traits noirs (ou de deux traits blancs) consécutifs. Ils expriment ainsi, en secondes d’arc, la distance angulaire de ces axes à 10 mètres ».
Le degré (°) est l’unité de base pour mesurer un angle. Un angle droit fait 90°, un tour complet fait 360°. Un angle de 1° peut ensuite se subdiviser en sous-unités. Un degré est ainsi constitué de 60 minutes d’arc, chacune divisée en 60 secondes d’arc. Une minute d’arc est donc égale à 1/60 degré, soit 0.0166°, et une seconde d’arc à 1/3600 degré.
En pratique pour des essais caméra, même si la numérotation d’une mire P.A.T. a été conçue pour mesurer l’acuité de l’œil humain à une distance de 10 mètres, cela n’empêche en rien son utilisation pour une vérification de calage et de définition avec n’importe quel système de prise de vue et à n’importe quelle distance.
P.A.T. a donc décidé de simplifier cette explication technique basée sur les secondes d’arc, certes très utile dans de nombreux cas de tests optiques, mais peut-être un peu complexe dans la majeure partie des utilisations.
L’explication des nombres est donc la suivante :
« Les numéros des cibles expriment, en vingtièmes de millimètre, le nombre de paires de lignes imprimées sur 1 millimètre ».
Le degré de netteté dépendra de la clarté entre les lignes noires. Le pouvoir de résolution dépendra du nombre de lignes vues.
Afin de vous aider à utiliser au mieux cette période de cibles, P.A.T. met à votre disposition un tableau de corrélation dans lequel est indiquée la correspondance entre : numéro sur la mire, paires de lignes / mm imprimées sur la mire, paires de lignes / mm imprimées sur votre capteur à une distance de test égale à 50 fois la focale.
Tableau de correspondance
Prêt À Tourner met à votre disposition le tableau de correspondance vous permettant d’interpréter les numéros des cibles.
En filmant la mire à 50 fois la distance focale.
Chart number | Pairs of lines / mm on the chart | Pairs of lines / mm on the sensor |
4 | 5 | 250 |
5 | 4 | 200 |
6 | 3,333 | 166,667 |
7 | 2,857 | 142,857 |
8 | 2,5 | 125 |
9 | 2,222 | 111,111 |
10 | 2 | 100 |
11 | 1,818 | 90,909 |
12 | 1,666 | 83,333 |
13 | 1,538 | 76,923 |
14 | 1,429 | 71,429 |
15 | 1,333 | 66,666 |
16 | 1,25 | 62,5 |
17 | 1,176 | 58,824 |
18 | 1,111 | 55,555 |
19 | 1,053 | 52,632 |
20 | 1 | 50 |
21 | 0,952 | 47,619 |
22 | 0,909 | 45,455 |
23 | 0,87 | 43,478 |
24 | 0,833 | 41,666 |
25 | 0,8 | 40 |
26 | 0,769 | 38,462 |
27 | 0,741 | 37,037 |
28 | 0,714 | 35,714 |
29 | 0,69 | 34,483 |
30 | 0,666 | 33,333 |
31 | 0,645 | 32,258 |
32 | 0,625 | 31,25 |
33 | 0,606 | 30,303 |
34 | 0,589 | 29,412 |
35 | 0,571 | 28,571 |
36 | 0,555 | 27,777 |
37 | 0,541 | 27,027 |
38 | 0,526 | 26,316 |
39 | 0,513 | 25,641 |
40 | 0,5 | 25 |
41 | 0,488 | 24,39 |
42 | 0,476 | 23,81 |
43 | 0,465 | 23,256 |
44 | 0,455 | 22,727 |
45 | 0,444 | 22,222 |
46 | 0,435 | 21,739 |
47 | 0,426 | 21,277 |
48 | 0,417 | 20,833 |
49 | 0,408 | 20,408 |
50 | 0,4 | 20 |
55 | 0,364 | 18,182 |